Microsoft mettra définitivement fin au support de Windows 10 le 14 octobre 2025, une date annoncée dès juillet 2015 lors du lancement du système. Cette échéance, connue depuis 10 ans et conforme à la politique habituelle de Microsoft (cycle de vie de 10 ans), laisse pourtant environ 60-65% des utilisateurs Windows (selon les données Statcounter et Lansweeper) face à un choix complexe. Cette transition, qualifiée de risque sécuritaire majeur par les experts en cybersécurité, pourrait créer environ 480 000 tonnes de déchets électroniques et affecte près de 870 millions d'utilisateurs selon les projections de l'industrie. Les associations de consommateurs dénoncent un "hold-up numérique", tandis que Microsoft justifie cette décision par des impératifs de sécurité, malgré l'existence de multiples solutions de contournement pour installer Windows 11 sur des machines "incompatibles".
Contrairement à ce que suggère l'émoi actuel, Microsoft a communiqué la date de fin de support de Windows 10 dès juillet 2015, lors même du lancement du système. La page officielle du cycle de vie Microsoft indiquait clairement : "Windows 10 atteindra la fin de son support le 14 octobre 2025". Cette transparence s'inscrit dans la politique de cycle de vie de 10 ans appliquée systématiquement par Microsoft depuis Windows XP.
L'historique des fins de support Windows témoigne de cette régularité :
Microsoft a même déjà annoncé les dates pour Windows 11 : chaque version annuelle (21H2, 22H2, 23H2, 24H2...) bénéficie de 24 mois de support pour les éditions Home/Pro et 36 mois pour Enterprise/Education. Certains experts estiment la fin globale du support Windows 11 vers 2031, suivant le même cycle décennal, bien que Microsoft n'ait pas encore confirmé cette date précise.
Le véritable problème n'est donc pas le manque de communication de Microsoft, mais plutôt l'inadéquation entre les exigences matérielles de Windows 11 et le parc informatique existant.
Les réactions de la presse technologique française et internationale restent unanimement critiques malgré la communication anticipée. Clubic souligne le caractère alarmant de la situation avec Windows 10 encore présent sur environ 60% des PC à moins d'un an de la fin du support. IT-Connect met en garde contre les risques importants pour la sécurité des entreprises, avertissant que "chaque faille de sécurité découverte pourra représenter l'opportunité de compromettre un grand nombre de machines".
L'Association HOP (Halte à l'Obsolescence Programmée), relayée par Franceinfo, dénonce avec virulence cette stratégie :
C'est un vrai hold-up numérique de Microsoft avec des conséquences économiques, sociales, environnementales sans précédent
UFC-Que Choisir s'est également mobilisée avec d'autres organisations contre cette transition forcée, dénonçant une "taxe Windows" imposée aux consommateurs.
La presse internationale emboîte le pas. PCWorld critique la stratégie "carrot-and-stick" de Microsoft, soulignant une situation "sans précédent" dans l'histoire des systèmes d'exploitation. Les experts de Gartner Research recommandent aux entreprises de faire pression pour obtenir "24 mois de support minimum" et qualifient les extensions payantes de "trop coûteuses".
Les chiffres révèlent l'ampleur du défi : Windows 11 ne représente qu'environ 34-35% du marché Windows, contre 60-65% pour Windows 10. Cette adoption lente s'explique par les exigences matérielles strictes. Résultat : selon les estimations de l'industrie (IDC, Canalys), environ 240 millions d'ordinateurs seraient incompatibles avec Windows 11. Cette barrière technique représenterait environ 20% du parc mondial Windows actif. Selon les projections, 70% des PC particuliers et 50% des PC d'entreprise ne pourraient pas migrer vers Windows 11 sans remplacement matériel.
Dans le secteur professionnel, environ 82% des appareils d'entreprise fonctionnent encore sous Windows 10 malgré l'approche de l'échéance.
Les coûts cachés de la migration dépassent largement la “gratuité” annoncée par Microsoft. Au-delà du prix des nouveaux équipements, les entreprises doivent anticiper la mise à jour des logiciels métiers, la formation des utilisateurs et la gestion des incompatibilités. Certes, Microsoft promet que Windows 11 ferait économiser jusqu’à 432 000 dollars sur trois ans pour 1 000 appareils, grâce à une sécurité renforcée (TPM 2.0, Secure Boot), une meilleure productivité des employés (Snap Layouts, intégration de Teams) et une gestion IT plus simple (moins de tickets helpdesk). Cependant, même si Microsoft chiffre ses gains potentiels, on devine que la facture réelle de la transition, elle, sera bien plus difficile à avaler.
Windows 11 marque une rupture fondamentale dans l'histoire de Windows. Contrairement à ses prédécesseurs (XP, Vista, 7, 8, 10) qui s'installaient sur pratiquement n'importe quel PC, seules les performances variant selon le matériel, à l'instar de Linux. Tandis que Windows 11 impose des restrictions matérielles strictes et non négociables :
Le TPM 2.0, pierre angulaire de cette politique, est une puce cryptographique qui renforce la sécurité en stockant les clés de chiffrement et en vérifiant l'intégrité du système au démarrage. Microsoft justifie cette exigence par la lutte contre les ransomwares et la protection des données via BitLocker et Windows Hello. Cependant, cette puce n'est généralisée que depuis 2016-2017, excluant mécaniquement des millions de machines parfaitement fonctionnelles.
Paradoxalement, il est parfaitement possible d'installer Windows 11 sur n'importe quel PC, même non compatible selon Microsoft.
"Si j'arrive à installer macOS sur un distributeur de soda, alors Windows 11 sur un vieux PC, c'est les doigts dans le nez !" 😄
Plusieurs méthodes existent, du plus simple au plus technique :
Rufus (rufus.ie), logiciel gratuit de création de clés USB bootables, intègre depuis 2021 des options automatiques pour contourner les vérifications Windows 11. La procédure est triviale :
C'est tout. Aucune compétence technique requise.
Pour les puristes, il suffit de :
regedit
pour accéder au registreHKEY_LOCAL_MACHINE\SYSTEM\Setup\LabConfig
BypassTPMCheck = 1
BypassSecureBootCheck = 1
BypassRAMCheck = 1
Des ISO "rétrocompatibles" circulent, avec les modifications déjà intégrées. Certains sont même pré-activés, bien que leur légalité soit douteuse.
Ces installations "bidouillées" fonctionnent remarquablement bien sur la plupart des configurations. Cependant, elles comportent des risques spécifiques :
Risques de sécurité : Sans TPM 2.0 réel, les fonctions de chiffrement matériel (BitLocker) ne fonctionnent pas pleinement. Le système reste vulnérable aux attaques de type "evil maid" (modification physique du système).
Incompatibilités logicielles : C'est le talon d'Achille. Certains logiciels vérifient la présence native du TPM 2.0 :
Mises à jour incertaines : Selon Microsoft, les PC non conformes ont 52% plus de chance de BSOD (écrans bleus). Cependant, des millions d'utilisateurs rapportent une stabilité parfaite sur du matériel "incompatible".
Pas de support officiel : Microsoft peut (théoriquement) bloquer les mises à jour futures, bien qu'en pratique, cela n'arrive que rarement.
Le paradoxe est total : Microsoft affirme que ces exigences sont absolument nécessaires pour la sécurité, tout en permettant tacitement leur contournement via des méthodes documentées et jamais bloquées.
Les environ 240 millions de PC (selon les projections de l'industrie) destinés à l'obsolescence représentent un impact écologique majeur : environ 480 000 tonnes de déchets électroniques et approximativement 37 millions de tonnes d'équivalent CO2 (selon les calculs basés sur les rapports de l'ONU sur l'e-waste). Pour comparaison, cela équivaut à 186 milliards de kilomètres parcourus en voiture thermique.
Ces ordinateurs "incompatibles", dont l'arrêt de fabrication remonte vers 2018, possèdent pourtant une durée de vie naturelle de 10 à 15 ans avec maintenance appropriée. Leur obsolescence accélérée par des restrictions logicielles soulève des questions environnementales majeures, particulièrement dans le contexte des objectifs de développement durable.
Microsoft justifie cette transition par sa "Secure Future Initiative" (SFI), présentée comme "le plus grand projet d'ingénierie cybersécurité de l'histoire". L'entreprise avance des chiffres impressionnants : réduction de 62% des incidents de sécurité sur Windows 11 et réduction de 3x des attaques firmware. Cette initiative mobilise l'équivalent de 34 000 ingénieurs selon Microsoft.
Cependant, Microsoft propose des Extended Security Updates (ESU) payantes, révélant une flexibilité qui nuance le discours sur les impératifs sécuritaires absolus. Pour les particuliers, Microsoft prévoit un programme ESU (dont le tarif exact reste à confirmer officiellement, les premières estimations évoquant environ 30$ par an pour couvrir plusieurs appareils) avec une durée limitée. Les entreprises font face à une tarification progressive dissuasive : 61$ la première année, 122$ la deuxième, puis 244$ la troisième année par appareil (tarifs confirmés).
La pression réglementaire européenne pourrait forcer Microsoft à offrir des conditions plus favorables dans l'Espace Économique Européen, suite aux actions d'Euroconsumers invoquant le Digital Markets Act, bien que les détails exacts restent à confirmer. Cette possibilité révèle que les arguments techniques peuvent céder face aux contraintes légales.
La question de l'obsolescence programmée est complexe et controversée. Juridiquement, on achète certes un ordinateur "fourni avec Windows", mais rien n'interdit d'installer un autre système d'exploitation. Linux représente une alternative viable, gratuite et pérenne, qui fonctionne sur pratiquement n'importe quel matériel.
Le principal frein n'est pas technique mais culturel et communicationnel. Des distributions comme Linux Mint, Ubuntu, ou Zorin OS reprennent délibérément les codes visuels de Windows pour faciliter la transition.
Pour "Madame Michu" qui utilise principalement :
Linux est parfaitement adapté. D'ailleurs, Madame Michu ne fait souvent pas la différence entre Windows 7, 10 ou 11 - alors pourquoi ferait-elle la différence avec un Linux bien conçu ?
Le marché desktop Linux atteint désormais environ 5% de parts de marché en 2025, une croissance notable alimentée par les difficultés de migration Windows. ChromeOS Flex de Google gagne également du terrain comme solution de reconditionnement.
La France possède des cas exemplaires de migration vers le logiciel libre, mais aussi des résistances tenaces.
Remontons au début des années 2000. À cette époque, certains secteurs d'État n'ont pas attendu la fin de support Windows pour aller vers d'autres solutions. La Gendarmerie Nationale est l'exemple le plus emblématique de cette anticipation stratégique.
Chronologie de la migration :
Et 20 ans plus tard, en 2025 ? Le succès est total et pérenne : le système a continué son déploiement sur plus de 100 000 postes (le chiffre exact récent n'ayant pas été publié officiellement, mais la migration étant considérée comme complète). Le système est cité en exemple mondial dans la communauté du logiciel libre. La migration est considérée comme un "non-événement" selon les responsables. Aucun retour en arrière, contrairement à d'autres tentatives européennes.
Les résultats sont spectaculaires :
Le Colonel Nicolas Géraud, en charge du projet, déclarait en 2008 :
La migration de 70 000 postes sous Linux est pour nous un non-événement
La stratégie gagnante ? Gouvernance cohérente : dès 2005, tous les nouveaux gendarmes étaient formés directement sur les outils libres. En 2025, une génération entière de gendarmes n'a connu que Linux.
Ministère de l'Économie et des Finances : Déploiement systématique de LibreOffice, mais reconnaissance que de nombreux agents continuent de préférer Microsoft Office quand disponible.
Éducation Nationale : C'est le point faible historique. En 2015, un partenariat controversé de 13 millions d'euros avec Microsoft a été contesté en justice par le collectif Edunathon (entreprises françaises du logiciel libre). Le contrat, qualifié de "mécénat" pour éviter un appel d'offres, liait l'Éducation Nationale à l'écosystème Microsoft.
Collectivités locales : Adoption très variable. Certaines mairies ont migré vers Linux, d'autres restent fermement ancrées dans l'écosystème Microsoft.
C'est effectivement frustrant. Les administrations françaises, financées par l'impôt, pourraient massivement adopter le logiciel libre pour des raisons :
Les écoles, administrations communales, services publics devraient être des vitrines du logiciel libre. Pourtant, les résistances persistent :
La ville de Munich avait migré ses 15 000 PC vers LiMux (Linux) entre 2003 et 2013, économisant 11 millions d'euros. Cependant, suite à l'élection d'un nouveau maire pro-Microsoft (Dieter Reiter) en 2014, et après une étude controversée menée par Accenture (partenaire de Microsoft), Munich a voté le retour à Windows 10 en 2017 pour un coût de 50 à 100 millions d'euros (déploiement 2020-2023).
La situation en 2025 : Munich a effectué sa transition vers Windows 10. Face à la fin de support d'octobre 2025 et aux exigences de Windows 11, Munich devra probablement migrer vers Windows 11 (avec les coûts associés), payer les ESU, ou... envisager un nouveau retour vers Linux ? Les débats n'ont pas encore été rendus publics, mais l'ironie de la situation n'échappe à personne : la ville qui a dépensé 100M€ pour revenir à Windows doit maintenant affronter une nouvelle migration forcée.
Autres exemples internationaux :
L'histoire de Windows XP illustre parfaitement l'hypocrisie de l'obsolescence forcée. Sorti en 2001, son support a officiellement pris fin en avril 2014. Pourtant, 11 ans plus tard, 5,5 millions de PC fonctionnent encore sous XP (0,39% du parc mondial en 2024).
Le cas le plus emblématique concerne la Royal Navy britannique. Dans les années 2010, ses quatre sous-marins nucléaires lanceurs d'engins (HMS Vanguard, Victorious, Vigilant, Vengeance) - garants de la dissuasion nucléaire du Royaume-Uni - tournaient sous une version spéciale de Windows XP baptisée "Windows for Submarines". Ces SNLE, mis en service dans les années 1990, utilisaient XP car c'était "moins cher que les alternatives" à l'époque selon The Guardian. Le HMS Queen Elizabeth, porte-avions de 3,4 milliards d'euros inauguré en 2014, embarquait également Windows XP. Le HMS Enterprise utilisait même Windows ME (Millennium Edition, 2000) !
Les critiques objectent que lors des opérations de maintenance au port, ces systèmes deviennent vulnérables.
La Marine américaine (US Navy) a signé en 2015 un contrat de 30,8 millions de dollars avec Microsoft pour continuer à recevoir des correctifs de sécurité pour 100 000 machines tournant sous Windows XP, Office 2003, Exchange 2003 et Windows Server 2003. Le contrat s'étendait jusqu'en 2017.
La directive interne s'appelle ironiquement "Windows XP Eradication Efforts" (Efforts d'éradication de Windows XP). Le Space and Naval Warfare Systems Command (SPAWAR) justifie :
Sans le support de Microsoft, des failles de sécurité pourraient être découvertes et nous n'aurions pas de patchs pour protéger nos systèmes
Ces exemples démontrent une réalité : un système obsolète non connecté à Internet, correctement configuré et surveillé, peut rester sûr pendant des décennies. Les forces armées appliquent des protections drastiques :
Dans ces conditions, atteindre physiquement ces systèmes nécessite de pénétrer dans un sous-marin nucléaire ou une base militaire surveillée par des hommes armés. Le risque cyber devient alors négligeable face au risque physique.
Pendant que Microsoft impose des restrictions matérielles mais laisse techniquement la possibilité d'installer Linux sur un PC, Apple verrouille complètement son écosystème. La fin de support chez Apple crée une situation encore plus problématique : les appareils obsolètes finissent littéralement dans un tiroir ou sur une étagère, faute de pouvoir y installer quoi que ce soit d'autre.
Apple applique une politique de support stricte sur ses appareils :
Après ces délais, plus de mises à jour de sécurité, plus de nouvelles versions d'apps, et progressivement, l'inutilisabilité. Un iPhone 6S (2015) ne peut plus installer iOS 16+ (sorti en 2022). Un iPad Air 2 (2014) est bloqué sur iPadOS 15.
Sur iPhone/iPad : C'est pratiquement impossible pour le grand public. Quelques projets expérimentaux existent :
Mais ces solutions requièrent :
Résultat : Pour 99,9% des utilisateurs, un iPad ou iPhone obsolète selon Apple est définitivement inutilisable pour autre chose que des tâches très basiques. Contrairement à un PC où on installe Linux en 30 minutes, l'iPad finit dans un tiroir.
Sur Mac - difficultés croissantes :
Un iPad parfaitement fonctionnel de 2015, avec un écran Retina magnifique, processeur A8X encore capable, devient électroniquement inutilisable simplement parce qu'Apple cesse le support logiciel et empêche toute alternative.
Contrairement à un PC Windows où :
Un appareil Apple obsolète ne peut rien faire d'autre que rester dans son état figé, de plus en plus inutilisable à mesure que les apps cessent de fonctionner.
L'Union Européenne commence à légiférer sur le droit à la réparabilité et à l'interopérabilité. Apple résiste fortement, arguant de la sécurité et de l'intégrité de son écosystème.
Mais du point de vue de l'utilisateur :
Cette asymétrie est au cœur du débat sur l'obsolescence programmée. Microsoft peut être critiqué pour ses restrictions Windows 11, mais au moins les alternatives existent techniquement. Chez Apple, le verrouillage matériel et logiciel empêche toute seconde vie.
Microsoft propose ses solutions cloud (Windows 365 Cloud PC et Azure Virtual Desktop) qui incluent les ESU gratuitement, mais ces options nécessitent une connexion Internet permanente et des abonnements récurrents.
Les secteurs réglementés (santé, finance, industrie) font face à des défis particuliers. L'utilisation de systèmes non-supportés peut entraîner des sanctions réglementaires et l'exclusion des couvertures d'assurance cyber. La Directive NIS2 européenne pourrait rendre non-conformes les entreprises qui maintiendraient des systèmes Windows 10 obsolètes.
Dans l'industrie manufacturière, l'inquiétude porte sur les équipements spécialisés : machines CNC, scanners médicaux, systèmes de production souvent intégrés avec Windows 10 et difficiles à remplacer. Le secteur éducatif et les PME évoquent des coûts prohibitifs de renouvellement qui pourraient compromettre leur fonctionnement.
Cette transition vers Windows 11 révèle les contradictions profondes de l'industrie informatique moderne. Microsoft a respecté ses engagements de communication (date annoncée 10 ans à l'avance), mais impose des restrictions matérielles sans précédent qui rompent avec 40 ans de compatibilité Windows.
Le paradoxe sécuritaire : Microsoft affirme que TPM 2.0 est absolument nécessaire pour la sécurité... tout en permettant tacitement son contournement via des méthodes largement documentées et jamais bloquées. Si ces exigences étaient vraiment critiques, les contournements seraient impossibles.
Le paradoxe de l'obsolescence : Des sous-marins nucléaires ont fonctionné sous Windows XP (2001) pendant 20+ ans, tandis qu'on nous explique qu'un PC de 2018 (7 ans) est "trop vieux" pour Windows 11. La durée de vie naturelle d'un ordinateur est de 10-15 ans avec maintenance, pas 5-7 ans.
Le paradoxe Linux : La Gendarmerie Nationale a migré plus de 70 000 postes vers Linux avec succès, économies et satisfaction. Pourtant, l'Éducation Nationale signe des contrats à 13 millions avec Microsoft. Le logiciel libre fonctionne, fait économiser l'argent public, assure la souveraineté... mais reste marginal dans l'administration.
Le paradoxe du choix : Techniquement, n'importe qui peut :
Pourtant, des centaines de millions d'utilisateurs semblent "piégés".
Au-delà de Windows 10, c'est la question du pouvoir des éditeurs sur les utilisateurs qui se pose. Microsoft peut-il décider unilatéralement qu'un matériel parfaitement fonctionnel devient "incompatible" avec son nouveau système ? Les administrations publiques peuvent-elles dépendre d'éditeurs privés pour leurs infrastructures critiques ?
L'argument environnemental est accablant : selon les estimations, environ 240 millions de PC vers la casse, environ 480 000 tonnes de déchets, approximativement 37 millions de tonnes d'équivalent CO2. Dans un contexte de crise climatique, cette obsolescence forcée par logiciel est difficilement justifiable.
L'argument de souveraineté touche les États : dépendre de Microsoft (États-Unis), c'est accepter une potentielle surveillance (NSA, Cloud Act) et une dépendance stratégique. La Chine, Cuba, le Venezuela l'ont compris et ont créé leurs distributions Linux nationales.
Ce n'est pas une question technique - Windows 11 fonctionne parfaitement sur du matériel "incompatible" une fois les vérifications contournées. C'est une question :
La fragmentation du marché Windows semble inévitable. Coexisteront :
Cette diversité, paradoxalement, pourrait être bénéfique en réduisant la monoculture Windows qui facilite la propagation des malwares. Un écosystème plus hétérogène est intrinsèquement plus résilient.
Le vrai scandale n'est peut-être pas la fin de Windows 10, mais le manque d'alternatives connues et promues par les pouvoirs publics. Si l'Éducation Nationale formait massivement au logiciel libre, si les administrations montraient l'exemple avec Linux, si les collectivités promouvaient le reconditionnement sous ChromeOS ou Linux... l'impact serait transformateur.
Madame Michu, qui différencie mal Windows 7 de Windows 10, s'adapterait très bien à Linux Mint. Le problème n'est pas technique, il est culturel et politique.
De Jean-Pierre B le 30-09-2025 à 23:34 | |
je n'étais pas au courant qu'il y a 10 ans on savait la date de péremption de windows 10. du coup oui c'est clair on aurait pu mieux anticiper, on est culturellement pas douer en informatique. pour linux je l'ai utiliser au club et c'est vrai que ça ressemble beaucoup à windows mais j'ai un logiciel pour les arbres généalogique qui ne fonctionne pas sur linux, du coup je reste sur windobe! |
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En réponse à Jean-Pierre : Oui c'est une chose que la presse (surtout spécialisée) oublie de dire sous leur titre alarmant :) C'est quel logiciel que vous utilisez pour vos arbres ? Il y a peut être une alternative sous Linux |